Assis au bord de la falaise
Le jeune homme est pris de malaise,
Il regarde l'océan se mouvoir
Et y jette alors tout son désespoir.
Cette masse fluide et libre
L'emportera à tout jamais.
Il pourra ainsi vivre,
Heureux sans aucun regret.
Mais la vague se fâche
Et se jette contre les rochers
Pour rendre à cet homme apeuré
Le désespoir de tous les lâches.
C'est bien trop facile de pleurer,
Mais ces larmes amères
De sang sont immaculées
Et c'est avec mépris que les lui rend la mer.
Il s'est laissé dérivé ainsi
Jusqu'au plus profond de l'infinie,
Le coeur plein de remords
Pour avoir, de celle qu'il aime, créé la mort.
Mais la voix s'élève dans le vide
Lointaine et pourtant si limpide
De sa bien aimée retrouvée.
En bas de la falaise, couché
Il reste là, inanimé
S'élevant vers elle, intrépide.